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L’urgence climatique est une réalité pressante, amplifiée par l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre (EGES). Ces émissions contribuent significativement au réchauffement climatique, provoquant des bouleversements environnementaux à grande échelle. Face à cette situation, la France s’est fixée des objectifs ambitieux : réduire de 40 % les EGES d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Le secteur du bâtiment, à lui seul, représente 20 % des émissions annuelles de la France, consomme 40 % de l’énergie totale et génère 45 millions de tonnes de déchets par an. Ces chiffres illustrent l’importance cruciale de cibler ce secteur pour atteindre les objectifs climatiques nationaux.
Le coût carbone se réfère à la mesure des émissions de gaz à effet de serre (EGES) associées à une activité, un produit ou une organisation. Il s’agit de quantifier l’impact sur le changement climatique en évaluant la quantité totale de dioxyde de carbone (CO2) émise directement ou indirectement. Cette mesure est exprimée en équivalent CO2 (CO2e), permettant de standardiser les différents gaz à effet de serre selon leur potentiel de réchauffement global.
L’analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode performante et reconnue pour évaluer les enjeux environnementaux dans le domaine de la construction. Elle traduit l’impact environnemental d’un système à travers plusieurs indicateurs, dont les EGES, l’épuisement des ressources, l’occupation des sols, …
Le principe d’évaluation du coût carbone repose sur l’utilisation de données environnementales, telles que les facteurs d’émission, multipliées par une quantité définie (kg, m³, m², m, etc.). Cette approche permet également d’établir des équivalences avec les coûts financiers, facilitant la prise de décision économique et environnementale.
La phase amont, de programmation, pose les bases et les orientations essentielles pour le futur d’un projet immobilier. C’est à ce stade que les plus grandes marges de manœuvre existent, notamment en ce qui concerne le choix de l’implantation et le type d’opération (construction neuve ou rénovation).
L’enjeu est donc d’évaluer l’impact environnemental des projets dès le stade de la programmation. Cela permet aux maîtres d’ouvrage (MOA) de prendre des décisions éclairées pour minimiser l’empreinte carbone de leurs projets dès les premières étapes.
setec a développé l’outil G-VITE (Valeurs d’Impacts pour la Transition Ecologique). Cet outil permet l’évaluation de l’empreinte environnementale des projets de construction et d’aménagement. Il donne accès à une base de données de valeurs d’impacts (éléments de référence), à des briques internes permettant de faire des évaluations rapidement pour obtenir des ordres de grandeurs et aux calculs d’impacts des projets selon différentes variantes. L’objectif est d’acculturer l’ensemble des collaborateurs à la thématique carbone.
Nous avons également participé aux premiers tests d’UrbanPrint, un outil développé par Efficacity, visant à évaluer et optimiser l’empreinte carbone des projets d’aménagement urbain. Depuis 2017, Efficacity développe, en partenariat avec le CSTB, cet outil d’évaluation quantitative de la performance carbone, énergétique et environnementale d’un projet urbain à l’échelle d’un quartier en tenant compte des caractéristiques du projet, du contexte (local et national) et d’un certain nombre de stratégies urbaines et de leviers environnementaux actionnés ou non par les acteurs du territoire.
Nous avons récemment accompagné le Conseil Départemental des Hauts de Seine (92) dans la programmation d’un projet de construction tertiaire de plus de 50 000 m². Le site envisagé est déjà construit et composé de 4 corps de bâtiments datant des années 1990.
Le projet initial prévoyait la démolition totale de l’ensemble immobilier. Les échanges avec setec organisation, entre autres, ont mené le client à se questionner sur la pertinence de tout déconstruire. Le client a souhaité alors disposer d’un outil d’aide à la décision pour comprendre l’impact carbone des différents scénarios de projet :
Pour chaque scénario, nous avons rassemblé les hypothèses d’étude suivantes :
L’analyse a révélé que la restructuration (scenario 3) permettrait une économie de 26 % d’émission carbone sur une durée de référence de 50 ans, soit 23 000 TCO2e par rapport à la démolition et reconstruction neuve (scénario 2).
Pour donner suite à ces résultats, le MOA a choisi de laisser aux groupements qui répondront à la consultation du MPGP (marché public global de performance) le soin de décider de la proportion de bâtiments à déconstruire, réhabiliter ou reconstruire, en intégrant un critère « coût carbone » dans l’appel d’offre.
setec organisation a ensuite travaillé sur une méthode permettant de suivre l’évaluation des impacts sur le changement climatique des projets proposés par les groupements. L’objectif pour le Maître d’ouvrage était de pouvoir comparer les projets entre eux, mais également de définir s’il était possible de suivre, pour chaque groupement candidat, les impacts aux différentes phases du projet de la conception à l’exécution et l’exploitation. Il s’agissait ainsi de surveiller en continu l’impact des projets des groupements, quel que soit leur stade de progression, afin de maximiser les opportunités de réduction des impacts environnementaux et d’inciter les groupements à optimiser l’empreinte de leurs projets.
Notre équipe a enfin exploré la possibilité que les groupements s’engagent à la signature du contrat sur un coût carbone, avec des clauses financières les incitant à le respecter au maximum.
N’hésitez pas à nous contacter !
Nous sommes également présents au SIBCA du 7 au 9 octobre au Carrousel de Louvre à Paris, sur le stand F20.